Hermès Paris - bracelet manchette gravé "Marguerite Victor Hugo" c.1914 esprit conservatoire
- Geneviève Fontan
- il y a 5 jours
- 3 min de lecture
Acteurs d'une histoire, les objets de ma collection ont du sens..en quelque sorte "une âme". Dans l'esprit de mes recherches, j'ai fait l'acquisition d'un bracelet-manchette signé Hermès, gravé d'un nom hugolien, retrouvé dans une maison dans le département du Gard... je viens de l'apprendre maintenant, il se trouvait à Aimargues, là où vivait Marguerite.
Avec curiosité me voici lancée à la découverte de l'histoire de cet objet.
On ne parle pas beaucoup de Marguerite..
.J'ai cherché un moment avant de découvrir pourquoi Marguerite portait le nom Victor-Hugo.
Dans un article du Midi Libre, j'ai appris qu'elle avait été infirmière pendant la Grande Guerre...un bel indice !
D'autres inscriptions sont gravés sur le bracelet... Odette Loridan, une amie proche !
A partir de ces éléments, j'ai pu remonter dans le temps et je viens vous en dire un peu plus sur Marguerite, personnage avant-gardiste de cette célèbre famille.


Bracelet-manchette "infirmière" signé Hermès Paris ayant appartenu à Marguerite Victor Hugo. Le bracelet en laiton argenté porte l'inscription "Marguerite V Hugo" et O J L au dessus du trait perforé.
Au revers le nom " Odette Loridan" est gravé avec au dessus du trait perforé M.V-H
Hermès a baptisé ce "bijoux-mémoire" "Bracelet infirmière". Il était souvent porté par les aides bénévoles (infirmières, premier secours, brancardières...) pendant la guerre. Ce modèle manchette est peu courant, habituellement il s'agit d'une gourmette type plaque d'identité.

Marguerite V Hugo (1896-1984)
Marguerite Hugo est naît le 10 octobre 1896 à Paris. Elle est la fille de Georges Charles Victor Léopold Hugo et de Pauline Ménard-Dorian. A sa naissance, ses père et mère ont respectivement 28 et 26 ans. Marguerite décède le 15 août 1984 à Aix-en-Provence où elle vivait avec peu de moyen.
Marguerite Hugo a vécu une grande partie de sa vie dans un domaine proche du Mas de Fourgues à Lunel où s’était établi son frère Jean, en 1929.
C’est à Aimargues, au Mas de Malherbes, hérité de leur mère, descendante de la famille Ménard-Dorian, qu'elle vivait dans la Petite Camargue, le monde des taureaux et de la bouvine, une ambiance qui la comblait. Maggie, c’est son surnom, malgré sont attachement à la région du Gard, a toujours gardé un pied- à-terre à Paris.
Elle était proche du marquis de Baroncelli et en particulier d son épouse, Fanfonne Guillierme, sa voisine de Mas.
Maggie avait des relations homosexuelles avec des femmes, le bruit courait qu’elle avait pour amante Fanfonne Guillierme, mais ce n’était pas vrai parait-il ! . C’était juste une longue et profonde amitié, comme l’a démontré ensuite Robert Faure, biographe d’Antoinette Guillierme.
Jean et Marguerite ne sont pas de grands gestionnaires...
Marguerite est morte dans un grand dénuement. Si Victor Hugo était un
gestionnaire avisé, ce n’était pas le cas de sa descendance. Les domaines du Midi de la famille Hugo ont périclité dans un contexte économique difficile mais le Mas de Fourgues était toujours en 2017 dans la famille Hugo.
Source : « Henri Gourdin explore la famille de Victor Hugo. Dont Jean et Marguerite,
deux figures du Midi. » par Jean Marie Gavalda, Le midi Libre Groupe La Dépêche, 2017
Elle a été une des premières femmes à monter à cheval non pas en amazone mais à califourchon, nous dit Henri Gourdin dans son étude sur cette hugolienne. Pendant la guerre de 14-18 elle était infirmière à Meudon, et conduisait alors une camionette ! elle portait le bracelet à cette période.

En 1902 son père, écrivain, artiste peintre, obtient de changer son nom en Victor Hugo et signe ses toiles Georges Victor Hugo ou du monogramme G.V-H.

Marguerite et François Hugo en route vers Guernesey - Juillet 1914
Photographie argentique
Copyright Musées de Paris
FIN
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