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Christian Schmidt artiste-peintre - Toulouse - Un tableau sur mesure pour la librairie Aux Six Soeurs à Toulouse

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Chronique artistique des peintres toulousains



Aux Six Soeurs 1945 HST par Christian Schmidt 160x130 cm (signé et daté)
Aux Six Soeurs 1945 HST par Christian Schmidt 160x130 cm (signé et daté)

Inv. coll. gf



La librairie Aux Six Soeurs, 2 place Saint-Etienne à Toulouse a été acquise et dirigée par Geneviève Calvayrac à partir de 1941, puis reprise par sa fille Elizabeth dans les années 1970, jusqu'à sa fermeture définitive en 2010. La librairie a de tout temps gardé son aspect "d'origine" qui lui donnait un charme particulier jusqu'à devenir une icône du triangle d'or de la ville rose. La façade n'a pas changée avec ses larges vitrines en arcade et son inscription "Aux six soeurs" en fronton.


Je connais Elizabeth depuis le collège, et quand, enfant, j'allais à la librairie, je regardais avec gaieté ce tableau qui évoquait pour moi les joies de la famille. Il était accroché à ras du plafond au fond de la deuxième pièce du magasin. J'avais alors 15-16 ans et je me disais "il irait bien dans ma chambre !". Je ne désespérais pas qu'un jour il serait chez moi. Il a fallut que j'attende 2023 !


La librairie Aux Six Soeurs

Une enseigne toulousaine qui a traversé le XXe siècle


En 1900, le Café "Riche", situé à l'emplacement de la future librairie "Aux six soeurs", attire le Tout-Toulouse. Dans ce quartier chic toulousain, les élégantes fidèles au five-au-clock toisent les galants venus "siroter" leur absinthe au Café Riche. C'est la belle-époque, les diligences arpentent le pavé.


Les années passent et dans les années 1920, le Café Riche ferme boutique. Il est racheté par le Colonel Lamouille qui vient de prendre sa retraite et qui installe, à la place du Café, une librairie spécialisée dans le religieux avec une idée derrière la tête " : que sa librairie soit pérennisée par ses filles. Il en a SIX. Six filles, Six soeurs, le nom est tout trouvé ! Mais les repreneuses favorites ne sont pas intéressées par ce cadeau "embarrassant". Vieillissant, le colonel, vend alors à un libraire professionnel, Monsieur de Marcilly, l'enseigne et le lieu dont il est le fondateur. Lorsqu'en 1941, Monsieur de Marcilly quitte ce monde, la jeune et dynamique Geneviève Calvayrac, érudite et passionnée de lecture, rachète la librairie.


Jusqu'à son décès en 1971, secondé par sa fille, elle n'aura de cesse de faire de sa librairie une boutique de pointe présentant les derniers ouvrages parus, toujours en quête de nouveautés. Elle lisait beaucoup et pouvait ainsi conseiller ses lecteurs qui l'écoutaient "religieusement". Ses deux vendeuses, Mademoiselle Dorléac et Madame Danjou, la secondaient dans sa lourde charge que représente le travail de libraire pour une femme libre. En dehors de la littérature "Gen" vendait missels, livres ecclésiastiques, images pieuses et livres d'art, papeterie de grand luxe, stylos plume or, agendas, icônes sur panneaux... C'était dans Toulouse l'endroit incontournable pour l'impression des images de communion, des faire-parts de mariage, de baptême et pratiquement l'unique lieu dans la ville où l'on pouvait commander des cartes de visites ou en-tête de papiers gravés. Elle faisait réaliser la gravure des plaques en cuivre et l'impression, chez un graveur parisien au quartier latin.


Un autre point fort de la librairie, les fournitures scolaires. Là aussi, alors que les grandes surfaces n'existaient pas encore, et que les proches banlieues de la première ceinture étaient encore des campagnes, on se précipitait "Aux six soeurs" pour garnir les cartables des bambins bien nantis. Cahiers, crayons de couleurs, stylos, jeux éducatifs, ou encore livres pour enfants... on trouvait "Aux six soeurs", des articles d'excellente qualité, choisis avec goût par la maitresse des lieux. N'oublions pas le tourniquet de cartes postales à l'extérieur du magasin pour les touristes qui pouvaient aussi acheter les timbres-postes dans la boutique.


En période de rentrée des classes, la librairie fermait lorsqu'il n'y avait plus personne, parfois jusqu' à la tombée de la nuit.


Christian Schmidt est arrivé à Toulouse en 1941. Proche des milieux artistiques et littéraires, il a peint pour Geneviève Calvayrac un tableau XXL représentant des enfants dans la librairie dans des attitudes à la fois ludiques et studieuses et dans un style très évocateur de cette période d'après guerre. On y voit un mécano, des cubes, jeu de dames et des livres...des livres !! David Coperfield, Bambi.. Depuis 1945, le tableau est resté accroché à la librairie aux plafonds hauts, jusqu'à sa fermeture en 2010.


Christian Schmidt 1919-2003

Christian Schmidt (1920-2003)
Christian Schmidt (1920-2003)

Christian Schmidt est né au Maroc le 18 octobre 1920, jour de la Saint-Luc, protecteur des Peintres. Etudes à Strasbourg puis Paris ou il fréquente l’atelier du maître Gromaire qu’il admire.Rentrant des camps de prisonnier en 1943, il rejoint sa famille repliée à Toulouse. Résistance, Gestapo, Mauthausen : médaille militaire, Croix de Guerre. Mais on connaît surtout Schmidt le peintre.En 1945, c’est l’aventure du ‘chariot’ avec Hugon, Yankel, Goedgebuer, Vernette, Teuillières, Pagès … une histoire d’amitié.En 1950, il est professeur aux Beaux-Arts. Il crée en même temps son premier Atelier privé ou, pendant près de trente ans, il regroupe une vingtaine d’élèves, ‘les peintres du mardi', puis l’Atelier 208, plus largement ouvert.Pédagogue généreux mais très exigeant, ouvert à toutes les tendances pourvu que l’on ne triche pas, il a su créer dans ses Ateliers un climat de complicité incomparables ou se sont forgées de solides amitiés. Individualiste, il savait cependant écouter les autres, les comprendre et les guider sur les chemins de l’Art sans imposer sa vision personnelle : ‘je suis là pour vous aider à trouver votre propre signature’.C’était un homme de grande culture, le théâtre faisait aussi parti du personnage. C’était sa seconde nature et nul n’a été surpris de l’entendre à la ‘cave poésie’, chez son ami René Gouzenne, dire des textes de Tchekhov ou de Beckett. Il fut également le premier directeur du Centre Culturel de Toulouse, compétent et imaginatif (1964-1972). Responsable pendant douze ans du Cabinet d’Esthétique de la ville, il se bat pour la restauration de la brique et de l’architecture d’origine dans les quartiers historiques.Pour achever le portrait esquissé d’un homme qu’il fallait bien connaitre pour lui accorder estime et amitié, on peut citer cette réflexion de Marie-Louise Roubaud : ‘Chez Schmidt, l’anecdote cruelle cache le silence un peu hautain des Stoïques qui veulent faire croire que rien ne les touche, alors qu’un souffle d’indifférence les blesse à mort’. Stoïque, il l’a été jusqu’au bout de sa vie pour tenir tête à la maladie, le pinceau à la main.C’est à Bages (66), en 2003, que s’achèvera son parcours, un site qu’il aimait particulièrement et qui lui a inspiré quelques-unes de ses meilleures toiles. Lucette Roubinet




FIN



 
 
 

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